Grammy Winner Lorenzo Ferrero's Syos Journey

Le parcours Syos de Lorenzo Ferrero, lauréat d’un Grammy

Lorenzo Ferrero, lauréat d’un Grammy, s’est entretenu avec moi en tête-à-tête pour parler de son bec Syos Signature, de design sonore et des idées reçues que beaucoup de saxophonistes ont sur le matériel. De son scepticisme initial à sa recherche de nuances précises, ses réflexions montrent à quel point un bec peut devenir personnel.
Voici Leo Dale : de l’Australie à l’Inde, et maintenant chez Syos En train de lire Le parcours Syos de Lorenzo Ferrero, lauréat d’un Grammy 7 minutes Suivant La rare embouchure à “double lèvre”

J’ai récemment eu le plaisir de reprendre contact avec Lorenzo Ferrero pour un échange en tête-à-tête à propos de Syos et de son bec Signature. Vous pouvez retrouver l’intégralité de notre conversation sur Instagram, découpée en petits extraits faciles à regarder.

Lorenzo Ferrero est un saxophoniste, compositeur, arrangeur et pédagogue nommé aux Grammy Awards et lauréat d’un Latin Grammy. Il a composé pour des films et séries comme Detroit (2017), Ola de Crímenes (2018) et Mala Fortuna (2023). Il dirige son propre groupe, Lorenzo Ferrero and The Collective, avec lequel il joue ses compositions originales de jazz, de latin jazz et de funk. Il est aussi le cofondateur et directeur de The Afro Peruvian Jazz Orchestra, un big band de 22 musiciens, et le fondateur de Tonealley Academy, une plateforme en ligne d’enseignement musical.

Lorenzo a également un bec signature chez Syos.

Voici la retranscription de notre échange, avec quelques commentaires supplémentaires :

Lorenzo : Qu’est-ce qui t’a donné envie de travailler sur des becs de saxophone ?

Pauline : J’ai toujours été passionnée par la musique et la science, alors j’ai fait une thèse sur l’acoustique des instruments à vent, puis un post-doc à l’université McGill à Montréal. Mon projet de recherche portait sur les becs de saxophone, et c’est comme ça qu’est née l’idée de Syos.

Pour en savoir plus sur l’expérience de Lorenzo avec Syos, je lui ai demandé comment il avait découvert la marque.

Pauline : Qu’est-ce qui a attiré ton attention la première fois que tu as entendu parler de Syos ?

Lorenzo : En 2018, j’ai vu ces becs colorés sur Instagram et j’étais très intrigué. Très sceptique au début parce que je savais qu’ils étaient en plastique, donc je n’étais pas sûr… Mais le fait qu’ils proposaient des becs sur-mesure m’a vraiment attiré. C’est ce qui m’a fait me dire “ok, j’ai envie de créer un bec qui soit vraiment le mien et qui ait toutes les caractéristiques sonores que je recherche”.

Beaucoup de musiciens partagent ce scepticisme initial, surtout quand ils apprennent que nos becs ne sont pas fabriqués dans des matériaux traditionnels. Mais encore et encore, ces mêmes musiciens sont agréablement surpris une fois qu’ils les essaient. C’est toujours gratifiant de faire évoluer une perception, et nous sommes reconnaissants envers tous ceux qui continuent à porter nos becs.

Lorenzo : Quel a été le plus grand défi technique au moment de lancer Syos ?

Pauline : Le plus grand défi technique, c’était de trouver la bonne technologie pour faire de l’impression 3D. À l’époque, l’impression 3D servait surtout à faire des prototypes, et nous, on voulait créer de vrais produits, avec une belle finition.

Curieuse d’en savoir plus, j’ai posé une autre question à Lorenzo.

Pauline : Pendant le processus de fabrication du bec sur-mesure, qu’est-ce que tu as trouvé de plus intéressant à apprendre sur le design d’un bec ?

Lorenzo : La relation entre tous ces paramètres techniques. Je ne savais pas du tout comment fonctionnait la chambre, ni le plafond. Au départ je me disais juste : “il faut une grande chambre pour un son mat, ça pour ci, ça pour ça.” Mais en fait, c’est une belle combinaison de choses dont je ne soupçonnais pas l’importance. Par exemple, l’ouverture, la taille du plafond, la chambre… J’ai énormément appris sur un sujet auquel je ne pensais même pas, et je ne pense pas être le seul. Je crois que peu de saxophonistes comprennent la science derrière tout ça.

Et puis Lorenzo m’a retourné la question :

Lorenzo : Comment fais-tu pour traduire les descriptions sonores d’un musicien en paramètres techniques ?

Pauline : Oh, ça a demandé beaucoup de travail. En fait, on a conçu énormément de becs différents. À chaque fois, on change un seul paramètre, et on fait tester tous ces becs aux musiciens. Ensuite, ils les décrivent avec leurs propres mots. Une fois qu’on a toutes les descriptions, on cherche des similitudes, on fait des comparaisons, on leur demande d’évaluer certains mots. Avec toutes ces données accumulées au fil des années, on est capables de comprendre. Donc quand quelqu’un dit “je veux un son chaud”, ou “je veux un son mat”, ou “je veux de la puissance”, on sait comment modifier la géométrie du bec pour atteindre le son désiré.

Et je lui ai demandé :

Pauline : Depuis que tu joues sur un bec Syos, comment ton approche du son a-t-elle évolué ?

Lorenzo : C’est drôle parce qu’au début, il m’a fallu quelques semaines pour m’y habituer, trouver le bon réglage, l’anche… Mais une fois que j’ai commencé à bien le jouer, j’ai ressenti cette sensation de “free-blowing”. Et ce n’est pas seulement lié au bec lui-même, c’est que j’ai vraiment réussi à traduire les nuances que j’avais en tête. Ces petites subtilités qui ne font pas seulement ton son, mais qui créent ton interprétation. Pour moi, ce bec Syos, mon bec signature, m’a énormément aidé à exprimer toutes les nuances que je voulais, et de manière bien plus précise.

Pauline : Quel conseil donnerais-tu à un·e musicien·ne qui envisage un bec sur-mesure ?

Lorenzo : Il faut vraiment savoir ce que tu veux. Travaille ton son d’abord, parce que beaucoup de saxophonistes croient à ce mythe selon lequel un bec peut tout changer à lui seul. Ce n’est pas vrai. Le son vient de toi. Ces becs magnifiques, ce qu’ils font, c’est faire ressortir les meilleures nuances, la meilleure expression. Apprends à nommer le son que tu veux. Ne dis pas juste “je veux un son brillant” ou “je veux un son mat”. Dis “je veux un son plein, velouté, avec du mordant”. Il faut vraiment comprendre comment les mots peuvent se traduire en musique.

Lorenzo milite ici pour une compréhension plus fine, plus précise de son identité sonore – au-delà des simples étiquettes. Il poursuit :

Lorenzo : Parmi tous les artistes avec qui tu as travaillé, qu’est-ce qui t’a le plus surprise ?

Pauline : Ce qui m’a le plus surprise, c’est que je savais que les musiciens voulaient quelque chose de personnalisé, mais je n’imaginais pas que ce serait à ce point. Chaque musicien avec qui je travaille a un son différent, des demandes différentes. Et au final, j’ai fabriqué plusieurs milliers de becs, et aucun n’est identique. C’est complètement fou.

Travailler avec Lorenzo a été un vrai plaisir. Son talent remarquable, sa curiosité et sa sensibilité ont rendu cette collaboration très enrichissante. Sa voix, à la fois comme musicien et comme collaborateur, continue de nous inspirer chez Syos.